"Si comme moi vous tentez de ralentir le temps qui passe, et ne songez qu'à regarder l'

Parfois, on se sent un peu, beaucoup, à l'étroit dans ce rôle que l'on n'a pas vraiment cherché, à un rythme que l'on n’a pas vraiment voulu, légèrement sacrifié sur l'autel de la sécurité (mais ça, on ne se le dit encore qu'à demi-mot), à ne plus savoir quoi faire de ce rumbo qui résiste au fond de son cœur, celui d'avant, avant tout ça.

Et bien résiste, résistez si le tutoiement vous dérange, chamboulez, bougez, courez, criez, chantez, pleurez. Résister au fond de soi, résister en dehors de soi, car nous ne sommes point né.e.s pour être destiné.e.s aux mandibules de cette fourvoyante machine appelée société. Pointez votre nez en l'air, regardez le soleil, écoutez le chants des oiseaux, regardez les nuages et même la pluie, mais regardez. Résistez. Refuser ce tourbillon de nouvelles, de fausses informations, de faux semblant, de mensonges rampant, de faux besoins.

Ici, dans notre cher Midi, à Paname, Orlando ou Shanghai, prends le temps de sentir cette légère brise sur ton front, car elle, ne dépend ni de toi, ni de leur morale, ni de quoi que ce soit. Et cette rage de vivre sans collier ni chaine, ni case ni cube ni acronyme, et bien, fait de toi un être simplement vivant. Ni bon, ni méchant, mais bien vivant. Et loin de leurs lois. Et ça, mon/ma pote (parce que l'on devient intime, vous et moi, au fil du texte), c'est juste, de la balle. Alors, si tu tentes de ralentir ce temps qui fuit et aspire, comme moi, à regarder l'herbe pousser, et bien ... fais-le.

Coûte que coûte.

Le reste, c'est du pipeau. "

Texte écrit à l’occasion d’un projet vachement chouette et tellement humain, qui consiste à "tisser un lien invisible entre des inconnus grâce à une expérience épistolaire insolite."

Le Tour de France des Dactylos,

Oxymore Compagnie de théâtre corporel.

2016 / 2017